Le Tribunal correctionnel de Paris a déclaré ce lundi l’ancien président français Nicolas Sarkozy coupable d’avoir tenté de corrompre un juge et trafic d’influence lorsqu’il était en fonction dans l’affaire dite « des écoutes ». Sarkozy a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis.
Le parquet national financier (« PNF ») avait accusé Sarkozy et son avocat Thierry Herzog d’avoir tenté de soudoyer l’ancien magistrat de la Cour de cassation Gilbert Azibert en échange d’informations confidentielles sur une enquête portant sur des allégations liées à la réception par Sarkozy de paiements illégaux de l’héritière de L’Oréal Liliane Bettencourt lors de sa campagne présidentielle de 2007. L’affaire Bettencourt a été abandonnée par la suite.
Selon le PNF, Sarkozy avait promis Azibert, par l’intermédiaire de son avocat Herzog, un poste à Monaco en échange de ces informations. Le tribunal a déclaré Azibert et Herzog coupables.
Les accusations retenues contre Sarkozy auraient pu entraîner une peine maximale de 10 ans et une amende d’un million d’euros (1,2 million de dollars). Le PNF avait réclamé une peine d’au moins quatre ans, dont la moitié aurait dû être exécutée.
Le tribunal a notamment basé sa décision sur des conversations interceptées sur une ligne ouverte entre Sarkozy et Herzog concernant la corruption. Selon l’avocate de la défense Me Jacqueline Laffont, les conversations interceptées sont simplement du « bavardage entre amis ». Elle a aussi soutenu qu’aucune corruption a été commis car Azibert n’avait jamais eu de poste à Monaco.
Sarkozy pourra également être condamné pour le dépassement de la limite de dépenses électorales de 22,5 millions d’euros (24 millions de dollars) lors de sa campagne présidentielle de 2012. En outre, les interceptions téléphoniques avaient aussi montré que Sarkozy aurait reçu des millions de dollars pour sa campagne de 2007 du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi. En janvier, le PNF a commencé une enquête pour trafic d’influence contre Sarkozy après avoir appris qu’il avait signé un contrat de consultant de trois millions d’euros (3,6 millions de dollars) avec une entreprise d’assurance russe en 2019.
Sarkozy est le deuxième ancien président français à être condamné pour corruption. Me Laffont, son avocate, a indiqué qu’il entend interjeter appel de la décision.